Catherine Wolff

Artiste Peintre

Catherine Wolff

12, rue Pierre Budin
75018 Paris

01.42.57.01.15
wolff.caty@gmail.com

n° Siret : 498.785.518.000.16
n° MDA : W 165.001

Qui a peur de Catherine S. Wolff ?

On peut préférer oublier à quel point l’art nous dérangera. Pour Catherine S. Wolff, la question ne se pose pas. Sa peinture n’est faite ni pour gêner ni pour rassurer. Elle est une respiration, un mode d’existence qui lui permet de ne pas être dérangée, justement. Elle peint durement, comme elle respire donc : rien de plus rude que ses formes et ses thèmes. Or, approchez cette femme, ce qui domine, c’est son rire, « énaurme ». Pas d’angoisse apparente ni de refrains pathétiques. Dans la vraie vie, elle vit et va, légère. Pas ses toiles, qui exhibent ce qui ne pourrait être autrement, durablement. Peindre, ce travail en profondeur, va ici remuer la face inavouée, et faire surgir un matériau brut et nu, non habillé, non maquillé. Le sexe nu et l’effroi.

De ce que saisit son pinceau, on peut craindre le pire ; mais ce n’est jamais sans propos ni avant-propos. C’est qu’un fait particulier, marquant, a enclenché cette mise en scène, mise à mort, amour. Quelque amant, quelque injustice l’aura-t-elle heurtée ? Catherine S. Wolff leur règle sur-le-champ, comme en duel, leur compte. Duelle ? Non, elle est tout d’une pièce, alors que ceux qu’elle foudroie sont tordus. Allez vous étonner que ses toiles aient mauvais genre après ça ! Toutes intimes qu’elles lui soient, elles et elle ne se confondent pas : sa peinture est une autre, plus méchante, plus comptable de la réalité. Un lien existe en commun cependant, l’humour. Humour face à l’amour, humour contre l’amour. Rire lui permet d’aborder ce sexe que l’on ne saurait voir sans qu’il nous crache au visage, morde, nous dévisage. Notre sens du bon ton va se déchaîner ; mais la peinture, ici, l’a précédé. Et assumé.

Omniprésent, le sexe de cet art, est-ce haine, ou amour ? C’est avant tout une économie de moyen visant à l’essentiel : la nudité. Cette nudité qui, plus petit terrain d’entente, captera le vrai. Une œuvre plus nue que celle-ci, vous en connaissez ? Suspension du temps et des sexes. Le rapport hommes-femmes est-il mis en souffrance ? Qui en a peur ?

« Qui a peur de Catherine S. Wolff ? »

Vous détestez son art ; vous lui en voulez. ça se comprend.

Vous acceptez son art ; vous en voulez. ça se comprend aussi.

Ce qui se comprend, c’est que Catherine S. Wolff, malgré qu’on en ait, a des couilles. Pas moins « couillarde » que celle de Cézanne, adepte du mot, on avise une peinture dont les titres, pour ne pas la borner, explorent un axe ludique, riche en référents littéraires, culturels, picturaux. Au titre, ce héraut, de porter une part des affres que cette exploration du grotesque, du « grand macabre », de l’outrance, engendre par monts et pas maux.

Mots, maux… L’art de Catherine S. Wolff lui vaut maints ennemis, le tout premier étant elle-même. C’est ainsi qu’affrontant son « ego » de vilain petit canard, elle saura ne pas s’y perdre : au risque que son jeu épique – qui fait tournoyer grandeur et misère, dépassement et cruauté – évite tout possible apaisement, si ses rets traitent du cauchemar et jamais du rêve, c’est que l’apaisement effraie le cauchemar et le nie. A la toile faite au risque de l’effroi d’outrepasser toute répulsion, dont la nôtre ! La sienne, primordiale, instaure rien moins qu’une « catharsis » – cette purgation de nos passions capable de liquider nos refoulements. « Cath’-art-sis » gît ainsi.

Frédéric Amblard

Avoir exposé CATHERINE WOLFF est avant tout un travail sur moi et sur une éventuelle mise à l’écart d’un regard, le sien.
D’ordinaire, l’image qui est donnée de la représentation féminine a le lisse d’une publicité pour bagnole ou prêt bancaire.
WOLFF démonte le scénario en montrant les cuisines et les poubelles du restaurant si appétissant où on aimerait s’asseoir et manger ….
Non, dit-elle, une femme n’est pas une assiette bien préparée et sans trace de doigts, posée sur une nappe virginale destinée à être souillée.
J’ai demandé à Catherine WOLFF – à qui dans un premier temps j’avais amputé le nom d’un F, de ne pas me mettre trop de ce qui fait sa force et une grande part de son intérêt, car, étant sur le chemin des écoles, il m’était difficile de mettre à la vue, non des enfants qui s’en foutent, mais des jugements de la bien-pensance, certaines de ses remarquables compositions.
Cette demande fut pour elle un peu crispante, je lui en demande pardon.
Toutefois, la trentaine de jours durant lesquels mon œil et ma pensée s’accrochèrent à son œuvre, me font voir ses tableaux et dessins comme autant de lettres à elle-même destinées à être lues par-dessus son épaule.
C’est un acquis, Catherine WOLFF est une dessinatrice qui sait composer et peindre. Elle ne se perd pas en fantaisies ou en anecdotes, son œuvre est dépouillée. Par contre, Catherine WOLFF aime à citer et à se référer, comme pour ancrer sa réflexion dans les pas des peintres qui l’ont précédée et qui eux-mêmes vivaient la tradition de la citation.
Ce fut pour moi un jeu éclairant que de retrouver ce qu’un traitement, une composition, pouvaient dire en plus de ce que Catherine exprimait.
Naturellement j’ai édulcoré la présentation en vitrine et mis « Penthésilée » sur un retour difficile à percevoir de la rue. Penthésilée semble l’apologie de l’émasculation et peut répondre à l’ensemble des œuvres exposées, par ce geste final. Du moins on peut s’arrêter à cette lecture, sans pousser la porte que nous offre l’Art, pour aller chercher un autre paysage.
Penthésilée, Reine des Amazones, mourra d’avoir soumis son Amour à une Loi imbécile dont le symbole trône en première lecture de ce travail de Catherine WOLFF.
Dans l’œuvre  de Catherine WOLFF je perçois le “ vol de l’innocence“ , sans en comprendre la totale profondeur. D’autres verront des choses bien différentes et mon avis n’est que le mien.
En exprimant ce que je ressens, mon désir est de permettre aux autres de se faire une idée qui n’est surtout pas celle qui se perçoit au premier abord.
Malgré une communication soutenue, Catherine WOLFF ne fut guère visitée par les femmes, privées ou institutionnelles, y compris celles qui disent défendre et commémorent une fois l’an le travail des femmes dans l’art.
Il en va ainsi de l’intention aux actes.
Je ne blâme personne. Le travail de CATHERINE WOLFF n’est simple qu’à ceux qui le refusent.

                                                                                                                                                                                                                     Pierre Gentès